Les Gens du Sud

Une histoire de perles

À ce jour, les perles les plus anciennes ont été découvertes en France, sur le site de La Quina à Gardes-le-Pontaroux en Charente. Leur datation se situerait autour de 30 000 ans av. J.-C., et les perles trouvées sur place étaient en dents et en os.

À la même époque, des coquillages étaient probablement utilisés comme ornements personnels ou comme protections contre les mauvais sorts. Les Égyptiens utilisaient des perles en verre et en faïence, incrustées dans des colliers et bracelets, dès 4000 av. J.-C. Par la suite, ils fabriquèrent des bijoux en or sertis de pierres précieuses pour leurs pharaons. Afin d’accompagner les défunts dans l’au-delà, des perles étaient déposées dans les tombes.

Les Mésopotamiens utilisaient des perles semi-précieuses, comme le lapis-lazuli, pour le négoce. Ces perles ont été retrouvées sur de très longues distances, car elles étaient prisées par de nombreux peuples nomades.

Dans la Rome antique, on trouvait des perles de verre et des perles en pierres précieuses dans les mosaïques des maisons patriciennes et sur les bijoux, symboles de richesse.

En Europe, après la chute de l’Empire romain en 476 apr. J.-C., les perles de verre étaient encore utilisées, et les premières perles en métal firent leur apparition dans les bijoux et les vêtements. Le clergé utilisait les perles en verre pour les chapelets à partir du Moyen Âge.

Plus tard, en Afrique, des perles de verre servaient de monnaie d’échange. Elles étaient majoritairement fabriquées à Venise par des esclaves, auxquels on brûlait les yeux lorsqu’ils n’étaient plus capables de les façonner. Les perles de Murano étaient souvent composées de plusieurs couleurs de pâtes de verre. En posséder était un signe de richesse, et elles ornaient les tenues des nobles à travers toute l’Europe.

Lorsque les pays du vieux continent voulurent étendre leur empire à travers le monde, ils échangèrent des perles de verre européennes contre des biens précieux d’autres civilisations.

À partir du XIXe siècle et avec la révolution industrielle, les perles furent produites en grande quantité, ce qui permit de réduire leur coût et d’en faire un élément accessible à tous. Depuis cette période, les perles n’ont cessé de faire partie de notre quotidien, et de nouvelles formes et matières ont marqué chaque époque.

Une histoire de bijoux

Depuis le début de la civilisation, les bijoux ont toujours occupé une place importante dans toutes les communautés humaines. Ils sont souvent associés aux croyances, à la beauté, aux statuts sociaux, et les matériaux utilisés évoluent au fil du temps.

Des archéologues ont découvert des bijoux remontant au Paléolithique, fabriqués en coquillages, en os, avec des dents d’animaux sculptées ou encore en pierres. Nous ne savons pas précisément quel était leur usage : ils servaient peut-être à protéger le porteur ou une communauté, ou à exprimer la personnalité et le statut social d’un individu.

La découverte de la fonte des métaux comme le cuivre, le bronze et l’or a permis la fabrication de bijoux plus sophistiqués. On utilisait des moules en sable pour créer des perles ou des pendentifs. En Mésopotamie et en Égypte antique, les bijoux revêtaient une dimension symbolique et religieuse très forte. Lorsqu’ils travaillaient l’or, les Égyptiens le faisaient pour représenter la chair des dieux sur terre. Ils créaient des colliers, des amulettes et des bracelets destinés à protéger les vivants et les morts dans l’au-delà. Les colliers pectoraux, souvent ornés de scarabées et de croix Ankh, étaient chargés de significations spirituelles.

Dans la Grèce et la Rome antiques, les bijoux servaient principalement à afficher le statut et la richesse de leur propriétaire. La première joaillerie fine apparut en Grèce, où l’on utilisait des émeraudes et des améthystes. Chez les Romains, les bijoux étaient souvent de grosses bagues en or serties de gemmes, affirmant le statut social de leur porteur. Ils étaient également offerts en gage d’amour ou d’amitié.

Au Moyen Âge, les bijoux étaient essentiellement portés par les ecclésiastiques et les aristocrates, le peuple n’ayant pas les moyens financiers de se les procurer. Les croix, les reliquaires et les bagues épiscopales étaient ornés de pierres précieuses et de perles, symbolisant la puissance divine et terrestre.

La Renaissance marque une nouvelle direction avec l’émergence de la joaillerie comme un art à part entière. Les artisans d’Italie et de France créent des pièces spectaculaires et somptueuses, directement inspirées par la mythologie et la nature. Des techniques venues d’Égypte et de Mésopotamie sont alors réutilisées, notamment le sertissage et l’émail à chaud.

L’industrialisation de la fabrication des perles et la découverte de nouvelles mines de pierres précieuses à travers le monde ont permis à la bourgeoisie en plein essor de s’offrir des bijoux.

Les techniques, les matières et les représentations ont évolué à travers les âges, depuis les premiers coquillages préhistoriques trouvés en Afrique et au Moyen-Orient. Les bijoux se sont adaptés aux besoins et aux rêves de nos sociétés. Ils incarnent l’art, la spiritualité, le pouvoir et l’amour, témoignant ainsi de la richesse de l’histoire humaine. Chaque collier, bracelet, bague, broche et paire de boucles d’oreilles raconte l’histoire d’une époque et d’une personne, faisant des bijoux bien plus que de simples objets d’ornement.